Il y a un siècle le socialisme semblait être une voie raisonnablement accessible du progrès social humain et pouvoir mener, le progrès technique de l’industrie aidant, au communisme, vers un monde sans argent. Malheureusement c’était encore une approche idéaliste de la société humaine, qui ne tenait pas du tout compte de la réalité selon laquelle il y a un décalage énorme entre les progrès technologiques dont est capable l’espèce humaine et ses capacités d’évolution mentale et culturelle, infiniment plus lentes !
Avec déjà le premier quart de notre XXIème siècle on voit que ces capacités sont probablement encore plus faibles qu’à l’époque, malgré l’évolution ultra-rapide des technologies. Evidemment c’est une situation voulue, entretenue et même « développée » par les classes dominantes actuelles, mais c’est un fait.
Dans ce contexte, arriver à poser le contrôle démocratique du crédit comme une alternative permettant l’optimisation de l’utilisation des ressources en fonctions des objectifs sociaux déjà les plus urgents et les plus évidents, ce serait donc déjà une véritable révolution…
Déjà cela implique une mobilisation et une conscientisation populaire encore nettement au dessus de ce qui semble actuellement immédiatement possible, c'est-à-dire pas grand-chose, malheureusement…
L’idée du Conseil National du Crédit combine donc l’objectif de l’indépendance nationale avec celui de la justice sociale. De toute façon il n’y a pas de démocratie réelle possible sans indépendance nationale, et donc le principe est celui d’une synergie entre ces deux nécessités et les forces qui peuvent concourir à leur réalisation.
Le principe concret est celui d’un nouveau pouvoir constitutionnel démocratique. Les formes que cela peut prendre sont à déterminer en fonction du niveau de la mobilisation populaire, s’il en est… Le plus élevé impliquant naturellement les formes les plus démocratiques possibles.
La nécessité de reconquérir l’indépendance nationale implique donc une représentation nationale « centrale », mais si la mobilisation est d’un bon niveau le CNC devra logiquement avoir des « petits frères » au niveau régional, voire même, encore plus local, toujours en fonction de la mobilisation possible, et donc à terme la synchronisation du tout pourrait avantageusement remplacer le tristement fameux « millefeuille administratif » qui paralyse bureaucratiquement une bonne partie des capacités économiques de notre pays.
Un monde sans argent, c’est un rêve, une France redevenue indépendante et démocratique sous l’égide d’un nouveau CNC, c’est pour l’instant aussi un rêve, mais tout de même éventuellement accessible, par un sursaut de l’histoire, qui se produit parfois…
Celui de Mai 68 s’est trouvé sans but clairement défini et livré à diverses manipulations, ainsi que celui, plus modeste et plus récent, des Gilets Jaunes.
Avec l’impasse politique dans laquelle se trouve actuellement notre pays, il est peut-être temps d’avoir, pour une fois, un coup d’avance, s’il en est encore, sur les soubresauts inattendus de l’histoire !
A la « fête de l’Humanité », survivance édulcorée de ce que fut le PCF de la Résistance, De Villepin propose in fine un gouvernement d’Union Nationale de type gaulliste version originelle de 1944.
Par rapport à l’urgence de la situation c’est fondamentalement une très bonne idée, avec néanmoins cette réserve majeure qu’un tel gouvernement d’Union Nationale qui n’aurait pas une perspective de changement radical sur précisément les fondamentaux de la politique économique et monétaire en France serait malheureusement également voué à l’échec.
Mais poser le problème est un moyen utile d’ouvrir le débat et c’est bien en ce sens que l’initiative courageuse de Dominique De Villepin doit donc être soutenue : elle représente déjà une partie de la solution, même si une partie encore insuffisante !
Luniterre